Thèse « Infection par le VIH en milieu carcéral guyanais »par Dr Huber Florence

La prévalence du VIH est élevée dans l’unique centre pénitentiaire de Guyane Française (3,4% en 2019). Nous avons mené deux études de cohorte rétrospective, afin de décrire le profil des personnes vivant avec le VIH (pvVIH) incarcérées en Guyane et leur pronostic après la sortie.

DAI-VIH1 a inclus les pvVIH libérées entre 2007 et 2013, DAI-VIH2 entre 2014 et 2019.

Les vulnérabilités psycho-sociales étaient importantes, avec néanmoins des bons résultats virologiques sous ARV durant les incarcérations. L’incidence de mortalité post-carcérale était à 3380/100000 personnes-année (PA) dans DAI-VIH1.soit un taux standardisé de mortalité à 14,8 chez les hommes.

L’incidence post-carcérale de tuberculose était à 82 fois l’incidence régionale. Un an après la sortie, 46,5% des patients étaient suivis, 18,1% étaient en succès virologique.

Dans DAI-VIH2, les pvVIH étaient plus âgés et avaient des infections VIH plus anciennes.

Une plus grande proportion était sous ARV à l’admission (48,9% versus 29,9%) et à la sortie (84,1% versus 50,3%). La mortalité post-carcérale était à 1965/100 000 PA, l’incidence de tuberculose à 6,5 fois l’incidence régionale. Un an après la sortie, 50,6% étaient suivis, 31,2% étaient en succès virologique.La mortalité était majeure chez les pvVIH libérées de prison, avec un retour dans le suivi médiocre.

Néanmoins, la proportion de pvVIH traités et les paramètres virologiques s’étaient améliorés, tout comme la prévalence intra-carcérale du VIH, faisant évoquer un effet bénéfique de la politique de traitement ARV universel instaurée fin 2013. La préparation pluridisciplinaire des sorties et la lutte contre la tuberculose restaient des enjeux majeurs.

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